RETRAITE: Rachat de trimestres ... dans quels cas ?

06/05/2025
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Comment envisagez-vous l’avenir et la poursuite de votre carrière alors que l’âge légal de départ recule et que la durée de carrière requise pour obtenir le taux plein s’allonge ? Vous ne maîtrisez pas toutes les règles des retraites françaises et l’option du rachat de trimestres vous semble séduisante, mais quelles sont ses incidences réelles ?


Un exemple concret de rachat de trimestres
Luc a eu une carrière de salarié en France et au Japon. Né en 1964, Il sait qu’il peut demander ses retraites françaises dès 63 ans (âge d’ouverture des droits pour sa génération) mais il n’est pas certain d’avoir droit au taux plein. Un ami lui a suggéré un rachat de trimestres. Mais qu’en est-il ? 
Né en 1964, Luc doit justifier d’une durée de carrière de 171 trimestres pour avoir droit à sa retraite française au taux plein. S’il n’atteint pas cette durée de carrière, ses retraites seront minorées. 
En cas de “trous” de carrière, il peut envisager de racheter jusqu’à 12 trimestres, au titre de ses années d’études ou des années pendant lesquelles ses revenus n’ont pas permis de valider 4 trimestres (années incomplètes).
Atteindre le taux plein dans le régime de base de l’Assurance Retraite lui permettra aussi de bénéficier du taux plein dans les régimes complémentaires Agirc-Arrco.
Bon à savoir ! Déductible des revenus imposables pour les résidents fiscaux en France, le rachat est une option potentiellement rentable. 


Les 5 étapes à respecter avant de racheter des trimestres 
1- Rachetez utile
Ne rachetez que les trimestres dont vous avez besoin, soit pour liquider vos retraites au taux plein, soit pour minorer l’abattement pour trimestres manquants.
Le rachat est donc inutile si vous avez déjà atteint l’âge du taux plein garanti (67 ans) ou si après rachat, il vous manquerait toujours 20 trimestres ou plus (abattement maximal applicable).
Bon à savoir ! Attention, même s’ils vous permettent d’atteindre le taux plein avant l’âge légal, les trimestres rachetés ne vous autoriseront pas à prendre une retraite anticipée avant cet âge. En effet, les trimestres rachetés ne sont pas pris en compte pour remplir les conditions du départ anticipé pour carrière longue !


2- Comptez ses trimestres
Il est recommandé de bien regarder le Relevé Individuel de Situation (RIS) transmis par les caisses ou accessible en ligne sur votre espace personnel. Comptez précisément les trimestres déjà acquis : trimestres cotisés en France, trimestres cotisés à l’étranger, jobs d’été, service militaire… Pensez aussi à la majoration de durée d’assurance (MDA) pour les enfants. 
En cas d’expatriation en cours de carrière, pensez à ajouter les trimestres cotisés à l’étranger. À savoir, les cotisations volontaires auprès de la CFE ou les trimestres cotisés auprès du régime local du pays d’accueil et comptabilisés dans le cadre d’une convention de sécurité sociale avec la France. Ainsi, Luc bénéficie de l’application de la convention bilatérale liant la France et le Japon : les trimestres de sa période japonaise seront ajoutés à ceux cotisés en France pour vérifier sa durée de carrière et son droit au taux plein.
Bon à savoir ! Selon les pays d’expatriation, les règles varient (conventions bilatérales, accords européens, non-cumul de conventions…). Ne faites pas d’erreur en décomptant vos trimestres cotisés à l’étranger !


3- Achetez au meilleur prix
En fonction de l’âge de l’assuré, de son salaire et du dispositif choisi, le coût du trimestre racheté peut atteindre 6 015 €.
Les rachats « loi Madelin », les moins coûteux, sont réservés aux indépendants (artisans ou commerçants).
Le Versement Pour La Retraite (VPLR) ou rachat « Fillon », accessible à tous les assurés, permet de racheter des trimestres pour années d’études ou pour années incomplètes (années pour lesquelles l’assuré n’a pas validé 4 trimestres). Son tarif, plus élevé, dépend du régime de rachat, de l’âge de l’assuré, de ses revenus (coût forfaitaire pour des revenus supérieurs au plafond de la sécurité sociale) et enfin de l’option retenue (rachat pour le taux seulement, ou rachat pour le taux et la durée d’assurance).


4- Mesurez l’impact sur vos retraites
Évaluez l’impact du rachat sur vos retraites afin de mesurer l’intérêt de l’opération.
Le rachat, effectué auprès d’un régime de base, a un impact sur les retraites complémentaires Agirc-Arrco, Ircantec ou Cipav. Plus les droits acquis auprès de ces régimes sont élevés, plus le rachat sera rentable.


5 – Tenez compte de la déductibilité fiscale
Si vous payez vos impôts en France, le rachat, comparable à une cotisation sociale, est déductible, tout d’abord, des revenus d’activité, ensuite des pensions qu’il a contribué à optimiser et enfin au titre des charges déductibles du revenu brut global. Toutefois, il ne peut pas donner lieu à crédit d’impôt.
Les réformes des retraites se succèdent, ne rachetez pas trop tôt, malgré des tarifs plus intéressants. En effet, les trimestres rachetés pourraient se révéler inutiles si la durée de cotisation requise pour le taux plein continue de s’allonger. 

 

Faites appel au partenaire de MW Gestion, expert en droits de retraite, pour savoir si le rachat de trimestres est la bonne option dans votre cas. et pour toutes questions concernant votre retraite.