Lorsque l’on évoque les fluctuations boursières, on parle régulièrement du CAC 40 pour la France, du Dow Jones pour les Etats-Unis et du Nikkei 225 pour le Japon.
En effet, pour mesurer les variations des places boursières, il est communément utilisé des indices qui reflètent leur évolution. Ils servent de baromètre pour savoir rapidement si un marché boursier est en hausse ou en baisse.
Les actionnaires individuels connaissent ces indices ; en revanche, la composition, la méthodologie pour choisir les sociétés et l’influence des valeurs sur les indices boursiers sont généralement méconnus ou insoupçonnés.
La composition
Comme souvent leur nom l’indique, les indices sont composés d’un panier de valeurs représentatives de l’activité économique du pays.
Le CAC 40 regroupe par exemple 40 grandes sociétés françaises dont TOTAL, LVMH ou AIRBUS.
Le Dow Jones est composé de 30 firmes américaines emblématiques dont APPLE, MICROSOFT ou COCA COLA.
Le Nikkei est constitué de 225 sociétés japonaises qui, pour certaines, sont mondialement connus comme TOYOTA, CANON ou SONY.
La méthodologie pour choisir les valeurs
Un indice boursier est constitué de valeurs, préalablement choisies pour entrer dans sa composition.
Pour le CAC 40 par exemple, la composition de l’indice est mise à jour trimestriellement par le Conseil scientifique des indices de NYSE Euronext, un comité composé d’experts indépendants de l’opérateur boursier.
Ce Conseil, pour faire entrer une nouvelle valeur, choisit un titre dont les volumes d'échanges et la capitalisation boursière des titres en circulation (le flottant) sont significatifs.
A contrario, le Conseil peut sortir une valeur de l’indice lorsque celle-ci ne respecte plus ces deux critères.
L’influence des valeurs sur les indices
C’est le critère de la capitalisation boursière essentiellement qui va permettre le calcul de l’indice, donc son cours, car les valeurs sont pondérées par la capitalisation boursière au sein de l’indice.
Par exemple, LVMH a une capitalisation boursière de 305 milliards d’euros et pèse 13% de l’indice. C’est la capitalisation boursière la plus élevée de la Bourse de Paris et par conséquent la pondération la plus forte de l’indice CAC 40.
Ce mécanisme de calcul de l’indice est souvent considéré comme un facteur de hausse régulière et continue des indices boursiers mondiaux sur une longue période.
En effet mécaniquement le cours de l’indice va être favorisé à la hausse dès lors que la composition d’un indice se voit retiré une société dont la capitalisation est faible (parce qu’elle est une société en perte de vitesse), et remplacée par une société dont les performances économiques sont porteuses,
D’évidence en gardant toujours les meilleurs élèves, un indice sera plus sûrement haussier que baissier.
On en déduit donc aussi que, dans le cas où une société a une capitalisation boursière importante, donc une forte pondération dans l’indice, les fluctuations de son cours influenceront fortement l’indice.
Cela est d’autant plus vrai que ces dernières années, certains indices mondiaux ont été fortement orientés à la hausse, car leur composition était constituée de sociétés sur des secteurs très porteurs. Ainsi, le CAC 40 a battu records sur records grâce aux valeurs du luxe (LVMH, Hermès, Kering, L’Oréal).
Le SP 500, l’indice Standard and Poors (composé de 500 actions américaines) a de son côté bénéficié en 2023 de la hausse vertigineuse des fameuses « Les Sept Magnifiques », Nvidia (+ 238,9 %), Meta (+ 194,1 %), Tesla (+ 101,7 %), Amazon (+ 80,9 %), Alphabet (+ 58,8 %), Microsoft (+ 56,8 %) et Apple (+ 48,2 %). L’indice SP 500 a ainsi progressé de près de 25%.
Ces sept valeurs pesaient à elles seules près de 12.000 milliards de dollars fin 2023 et représentaient 30% de l’indice SP 500.
A contrario, hors les « Les Sept Magnifiques », le SP « 493 » n’aurait progressé que de 6%.
Evidemment, ce cercle vertueux de hausse peut se retourner contre les investisseurs dans le cas où le mouvement s’inverse à la baisse.
Un indice !
Lorsque la hausse est concentré sur trop peu de valeurs, l’investisseur doit être d’autant plus vigilant.
En bourse, il faut aussi se méfier des « sept péchés des capitaux ».