Depuis une quinzaine d’années, l’Europe multiplie les textes pour mieux lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (4 directives en moins de 10 jours et un flot continu de règlements sectoriels). Ces efforts se poursuivent et visent à rendre le système financier plus sûr et plus transparent. Mais que faut-il retenir des prochaines évolutions, et pourquoi cela vous concerne, même en tant qu’investisseur particulier ?
Trois changements majeurs arrivent :
1. Un cadre unique pour tous les pays européens
Un nouveau règlement européen (UE 2024/1624) entrera en vigueur en 2027. Concrètement, cela veut dire que les banques et établissements financiers appliqueront les mêmes règles de vigilance client partout dans l’Union européenne. Résultat attendu : plus de clarté, moins de “zones grises” et une meilleure protection contre les abus.
2. Une nouvelle autorité européenne dédiée (AMLA)
Dès 2025, une autorité de supervision spécifique sera installée à Francfort. Elle aura un rôle clé : surveiller les établissements financiers, imposer des contrôles stricts et sanctionner les manquements. Cela devrait renforcer la confiance dans la solidité du système.
3. Plus de transparence sur les bénéficiaires effectifs
Le GAFI (organisme international) insiste désormais pour que les institutions disposent d’informations fiables, vérifiées et mises à jour sur les véritables propriétaires derrière les sociétés, même lorsqu’elles sont organisées de manière complexe. Cela complique la tâche des fraudeurs, mais renforce la sécurité pour les investisseurs honnêtes.
Pourquoi c’est important pour vous ?
Ces évolutions vont demander aux établissements financiers plus de moyens et de rigueur. À court terme, cela peut représenter un coût supplémentaire pour le secteur. Mais à long terme, c’est une avancée : votre argent circule dans un système mieux contrôlé, où les risques de fraude, de scandales financiers ou de pertes liées à des pratiques douteuses diminuent.
L’Europe fait le choix d’un cadre très exigeant. Reste à voir si cette sévérité renforcera sa compétitivité face à d’autres zones, comme les États-Unis, où l’approche reste plus souple.