Les marchés entament l’automne 2025 dans un climat d’incertitude. La croissance mondiale reste hésitante, freinée par le ralentissement chinois et des tensions persistantes au Proche-Orient qui pèsent sur les prix de l’énergie. Les indices boursiers flirtent avec leurs records, mais la volatilité témoigne d’un doute : l’élan actuel repose-t-il sur des bases solides ou sur l’abondance de liquidités et l’essor de l’intelligence artificielle ?
Dans ce contexte, Nvidia symbolise l’euphorie technologique. Partie d’une idée audacieuse il y a trente ans, l’entreprise est aujourd’hui la plus valorisée au monde. Ses puces, devenues incontournables pour l’IA, alimentent l’espoir que l’innovation puisse soutenir durablement la croissance. Mais la dépendance des marchés à quelques grandes valeurs interroge sur la solidité de cette dynamique.
En parallèle, la Réserve Fédérale reste la grande ordonnatrice des cycles financiers. En ramenant son taux directeur à 4,25 %, elle entretient la vigueur des marchés. L’adage « ne pas lutter contre la Fed » garde sa pertinence, mais il n’offre aucune garantie : les effets de sa politique se diffusent avec retard et demeurent vulnérables aux chocs extérieurs.
Enfin, la situation française rappelle que les déséquilibres budgétaires pèsent lourdement sur la confiance. Avec un déficit persistant et une dette à 114 % du PIB, la France a vu sa note souveraine abaissée à A+. Si un défaut paraît peu probable, son poids dans la zone euro rendant un tel scénario déstabilisant, l’absence de réformes crédibles entretient la défiance et renchérit le coût du financement public.
L’économie mondiale se trouve ainsi à la croisée des chemins : portée par la promesse de l’innovation, régulée par les choix monétaires américains, mais fragilisée par des dettes publiques qui rappellent que la prospérité exige discipline et anticipation. Les choix d’investissement doivent rester diversifiés dans ce contexte, tout en gardant un socle de valeurs de convictions qui constitue l’essentiel de notre métier de gérant d’actifs.