Le dernier trimestre 2024 avait été marqué par une grande divergence entre les Etats-Unis et le reste du monde. Divergence économique avec une forte croissance américaine et une globale stagnation ailleurs notamment en Europe en en Chine. Divergence politique avec, d’un côté la satisfaction de la victoire sans appel de Donald Trump supposé «pro-business » et de l’autre, beaucoup d’incertitudes politiques notamment en Allemagne et en France, les deux poids lourds de la zone euro. Cette divergence s’est matérialisée par une nette sous-performance des marchés actions européens par rapport aux marchés américains et également par l’évolution du taux de change entre l’euro et le dollar. La monnaie unique est ainsi passée sur le dernier trimestre 2024 de 1.12 à 1.04 $.
Au cours des 3 premiers mois de 2025, renversement total de la situation.
Depuis son investiture le 21 janvier, le président américain a fait preuve d’un activisme hors-norme, source de fortes incertitudes, tant géopolitiques qu’économiques.
Sur le plan géopolitique, le chaos actuel et notamment l’attitude de Trump vis-à-vis de la Russie, a amené l’Allemagne à renoncer à l’orthodoxie budgétaire qui était l’un de ses marqueurs économiques les plus forts, en approuvant un plan massif d’investissement (1000 Mds €) dédié au réarmement et aux infrastructures. En Allemagne, d’ailleurs, c’est le parti conservateur qui est sorti vainqueur des dernières élections, résultat rassurant pour les investisseurs. Toujours au chapitre politique, on notera qu’après des mois d’incertitudes en France, le nouveau premier ministre a finalement réussi à faire voter un budget pour 2025.
Au niveau économique, les très fortes augmentations de droits de douane américains vis-à-vis du reste du monde ont créé des perturbations majeures pour le commerce mondial et donc des conséquences très dommageables pour la croissance mondiale et notamment pour les Etats-Unis.
Au niveau des marchés obligataires, ces éléments expliquent sur le trimestre la baisse des taux aux Etats-Unis. Le 10 ans américain est ainsi passé de 4.50% à 4.20%. L’impact baissier sur les taux d’une possible récession l’emportant sur l’impact haussier que provoquerait une hausse de l’inflation suite à une hausse des droits de douane. En revanche en Europe, le « bazooka » budgétaire allemand explique la tension enregistrée sur les taux européens. Ainsi, le taux 10 ans allemand a bondi sur la période de 30 pbs à 2.70%, avec un point haut à près de 3%.
Ce renversement de tendance est également visible dans l’évolution de la parité euro/dollar. Sur le trimestre, on a noté une forte baisse du dollar et la monnaie unique passant de 1.04 à 1.10 $.
Sur les marchés actions, le chaos « trumpien » est naturellement une source de stress et de volatilité, les marchés détestant l’incertitude…et elles sont nombreuses !!
Sur le trimestre, les actions sont globalement en retrait mais avec, tout comme au dernier trimestre 2024, de fortes divergences, les bourses européennes progressant fortement (Eurostoxx50 +9%) quand leurs homologues américaines chutent lourdement (S&P 500 -6%).
Nous restons prudents sur le court terme au regard des incertitudes.
En ce qui concerne les profils de gestion, nous avons procéder aux opérations suivantes :
Pour les comptes-titres et assurances-vie, nous avons renforcé nos positions sur l'OR via l'achat d'un ETF GOLD. Nous avons profité de la déroute du marché américain pour initier des valeurs telles Google et Microsoft.
Pour ce qui est des ventes, nous avons pris des bénéfices sur des valeurs telles qu'Essilor Luxottica, Vinci et Newmont.
Par ailleurs, nous avons effectué des opérations tactiques avec l’utilisation d'ETF. Notamment, via l'achat puis la vente de l'ETF MDAX (indice de valeurs moyennes allemandes) pour profiter du plan allemand. Nous avons aussi acheté les ETF Eurostoxx50 et MSCI World (indice monde composé à 70% d'actions US, dont 20% d'actions GAFAM).
Pour les comptes PEA-PME, nous avons fait de nombreux arbitrages. Nous avons vendu les fonds d’investissements que nous détenions en faveur de Wallix (logiciels cybersécurités), Theon International (secteur défense) et Facephi (logiciels de reconnaissance faciale pour les accès sécurisés) principalement.
Pour les comptes PEA, nous avons allégé le fonds monétaire que nous détenions et avons pris nos bénéfices sur Deutsche Boerse et Essilor. En face, nous avons initié Teleperformance et acheté l'ETF MSCI World (indice monde).