MACRO - Retour sur 2024 et perspectives 2025

04/02/2025
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2024 aura été une grande année électorale. En effet, près de la moitié de la population mondiale a été appelée aux urnes. Dans la plupart des 70 pays concernés, les gouvernements sortants ont été remplacés par des mouvements ou partis dits « populistes ». Le cas le plus emblématique étant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Cela met en évidence – si cela était nécessaire - l’instabilité auxquels les démocraties libérales font face depuis plusieurs années. 
Au niveau économique, l’année 2024 aura été aussi marquée par une divergence croissante entre les principales zones.  Aux Etats-Unis, malgré des craintes récurrentes de récession, l’économie aura finalement continué son essor à un rythme soutenu. En revanche en Europe et en Chine, la croissance aura été très faible voire nulle. 
Toujours au chapitre économique, en 2024, le reflux de l’inflation s’est poursuivi comme en 2023. En 2022, nous avions certes atteint des niveaux stratosphériques (9.2% aux US et 10.6% en zone euro). Cette « hyper inflation » n’a d’ailleurs pas été sans conséquence sur le plan électoral. Les derniers chiffres sont beaucoup plus « raisonnables » (2.9% aux US et 2.4% en zone euro). 
Cette modération de l’inflation a permis, durant l’année passée, l’enclenchement d’un cycle de baisse des taux directeurs. Pour les principales banques centrales, les conditions monétaires restent encore restrictives, mais la baisse des taux a été néanmoins significative. Notons par exemple, une baisse des taux directeurs de 100 pbs pour la BCE et également pour la Fed.  
Ce biais accommodant adopté par les banques centrales a participé à la bonne tenue des marchés financiers l’année dernière. Hormis à de rares moments, la volatilité des marchés est restée très basse. Dans ce contexte d’aversion au risque faible, l’exercice 2024 restera globalement un bon cru pour les bourses. En écho avec la divergence économique entre les Etats-Unis et l’Europe, il n’est pas surprenant de constater une nette surperformance des actions américaines. Ainsi sur l’année, le S&P 500 progresse de 23%, le Nasdaq de 29% quand l’EuroStoxx 50 voit une hausse de « seulement » 8%. A noter la performance négative du CAC 40 : -2%.

Dans l’évolution des taux de change, on retrouve cette surperformance des actifs américains  et, ainsi, le dollar  a progressé en 2024  de près de 8% contre un panier des principales devises.  Les instruments de diversification tels que les cryptomonnaies ou les métaux précieux ont eu aussi la faveur des investisseurs.. Tous ces instruments s'échangent à des niveaux proches de niveaux records.

Alors quid de 2025 ?
Pour paraphraser Pierre Dac, la prévision est difficile surtout lorsqu’elle concerne l’avenir. Nous ferons donc acte d’humilité. Néanmoins on peut dire que 2025 s’ouvre pour les marchés financiers mondiaux avec des valorisations globalement assez élevées et, pour la plupart des classes d’actifs, les primes de risque ne sont pas extrêmement attractives.  En face de cela, de nombreux risques existent et notamment des incertitudes politiques, notamment  en Europe, dans un contexte politique très incertain pour l’Allemagne et la France, les deux poids lourds de la zone euro. En 2025, le regard des investisseurs devrait aussi se concentrer sur les décisions de l’administration Trump et ses conséquences sur l’économie mondiale avec potentiellement les risques d’une amplification des guerres commerciales, une résurgence de l’inflation et des tensions géopolitiques. Au niveau économique de nombreuses questions également. En Europe en en Chine, la croissance ralentit. Nous dirigeons-nous vers la récession ? L’économie américaine sera-t-elle complétement immune de ce qui se passe ailleurs dans le monde ? Les questions budgétaires pourraient également être une vraie source d’inquiétudes car dans de nombreux pays, la France, mais également les Etats-Unis, l’évolution des déficits est sur une pente difficilement soutenable à long terme.
Une diversification des placements  stratégiques
Bref, de nombreuses questions et des risques qui pourraient induire de la volatilité sur les marchés financiers. Cela ne doit pas nous tétaniser mais plus que jamais nous inciter à la diversification de nos placements. Diversification géographique en premier lieu mais également au travers de différentes classes d’actifs et de thématiques (énergie et climat, intelligence artificielle, vieillissement de la population…).