Commentaire de marché T4 - 2024

03/02/2025
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Au cours du dernier trimestre, l’élément le plus frappant est la profonde divergence qui s’est créée entre l’Europe et les Etats-Unis. En témoigne l’évolution du taux de change entre l’euro et le dollar. Ainsi, depuis fin septembre, la monnaie unique est passée de 1.12 à 1.04 $.

Dans les principales zones économiques, les secteurs manufacturiers et industriels sont en contraction. En Europe, la consommation des ménages est en faible croissance et permet tout juste d’éviter une récession. Situation similaire en Chine où les autorités ont d’ailleurs annoncé des mesures de relances monétaires et budgétaires, mais la réelle portée de ces mesures reste encore indécise. En revanche, aux Etats-Unis, la consommation des ménages demeure dynamique et permet à la croissance de se maintenir à un niveau satisfaisant. 

Au niveau politique, les investisseurs ont été soulagé début novembre par la victoire rapide et sans appel de Donald Trump, candidat supposé comme « pro-business ». Outre ce caractère « pro-business » supposé du candidat républicain, les marchés ont été apaisés par cette élection sans heurts. En revanche l’ Europe subit beaucoup d’incertitudes politiques, notamment en Allemagne et en France, les deux poids lourds de la zone euro. En Allemagne, la coalition actuelle a éclaté, ouvrant la voie à de nouvelles élections en février prochain. Le contexte politique en France n’est pas plus engageant. Face à un parlement sans majorité, le gouvernement Barnier, nommé en septembre n’a pas résisté en décembre à une motion de censure. Le gouvernement de son successeur, François Bayrou porte les mêmes fragilités.

Côté banques centrales, le mouvement d’assouplissement monétaire engagé depuis l’été par les principales institutions s’est poursuivi. Au cours du trimestre, la Fed ainsi que la BCE ont procédé à deux baisses de 25 pbs. Malgré ces relâchements monétaires, les taux directeurs demeurent toujours sur des niveaux restrictifs et pourraient y rester. En effet, si l’inflation globale a nettement reculé, l’inflation « cœur », c’est-à-dire retranchée des éléments les plus volatils comme l’énergie, se maintient toujours à des niveaux trop élevés : 3.3% aux Etats-Unis et 2.7% en zone Euro. S’agissant de l’inflation justement, ce sujet est revenu en fin de trimestre au centre des préoccupations des marchés après les élections américaines et le programme de Donald Trump, jugé potentiellement inflationniste avec notamment une potentielle flambée des tarifs douaniers.

Ces éléments expliquent la nette sous-performance des marchés actions européens par rapport aux marchés américains. Ainsi, sur le trimestre, l’Euro Stoxx 50 recule de 2% quand les indices US progressent d’environ 3%. On constate également au 4ème trimestre, une hausse des taux sur les marchés obligataires avec, fort logiquement, un mouvement plus marqué sur les marchés américains. Ainsi le taux à 10 ans allemand progresse de 30 pbs à 2.40% quand le 10 ans américain lui, monte de 80 pb à 4.60%.

Pour les titulaires de comptes PEA, nous avons allégé nos pondérations en Essilor et Hermes en faveur de titres comme Christian Dior ou Air Liquide.

Par ailleurs, pour la plupart des comptes sous gestion, nous avons soldé STMicroelectronics -jugeant le groupe trop cyclique- en faveur d’ASML qui bénéficiera davantage des investissements dans l’intelligence artificielle.

Pour les titulaires de comptes-titres et assurances-vie, nous avons procédé à quelques arbitrages. Parmi les investissements notables, nous avons pris nos bénéfices sur Tenaris après d’excellents résultats.

Nous avons réorienté nos investissements sur les US avec des investissements sur les minières telles que Freeport MCMoran (pure-player dans la production de cuivre), Newmont (producteur d’or). Enfin, nous avons initié Nike ; le géant du sportswear a nommé Elliott Hill, un vétéran de l'entreprise, au titre de PDG avec l’objectif de restructurer la société, recréer du lien avec le client, éviter les dépenses marketing inutiles. Même si les résultats de la nouvelle stratégie ne devraient être visibles que dans un an, le titre pourrait rebondir de manière significative grâce à la confiance des investisseurs.

Quant aux poches obligataires des contrats d'assurance-vie et comptes titres, nous avons continué de renforcer leur poids via l'investissement "Investment Grade" via deux véhicules : MW Obligations Internationales (+2.18% au 31 décembre) et Amundi Corporate Bond (+4.3% au 31 décembre), offrant des taux actuariels attrayants comparativement aux fonds euros.

Au 31 décembre, les profils dynamiques sont investis à 60-70% en actions. Les comptes dont le profil est équilibré ont une exposition actions de 35 à 45% et pour les mandats prudents, de 15 à 25.

Rédaction terminée le 27 janvier 2025

La Gestion

 

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31/12/2024

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