Commentaire de Gestion T1 2024

24/05/2024
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Au cours du premier trimestre 2024, la volatilité des marchés et l’aversion au risque sont restés à des niveaux très bas. Qu’est ce qui explique cet optimisme ? Depuis le mois d’octobre 2023, les investisseurs font le pari d’un atterrissage en douceur des économies avec la poursuite du mouvement de désinflation. Ils anticipent donc que les banquiers centraux seront en mesure de rabaisser fortement leurs taux directeurs et d’offrir aux marchés un cadre monétaire plus accommodant. Ce scenario « idéal » est notamment soutenu par Jerome Powell, le patron de la Fed.  
Certes, les dernières statistiques économiques décrivent une activité au ralenti en Europe mais sans dégradation, et toujours une croissance robuste aux Etats-Unis. En revanche, concernant le retour rapide de l’inflation à 2%, cela nous semble plus incertain. Aux Etats-Unis, l’inflation s’inscrit à 3.5% en mars contre 3.2% le mois précédent et 3.1% en janvier avec une inflation « cœur », c’est-à-dire retranchée des éléments les plus volatils comme l’énergie, qui reste très élevée à 3.8%. En Europe, l’inflation est passée sur la même période de 2.8% à 2.4% mais avec une inflation « cœur » toujours élevée (2.9%). 
Malgré la conviction que le « problème inflation » sera vite résolu, ces chiffres ont néanmoins obligé les marchés à réviser leurs attentes en matière d’assouplissement monétaire. Ainsi, ils attendent désormais 3 baisses de taux (de 25 pbs) de la part de la Fed et de la BCE contre plus de 6 baisses en début d’année.  
Cela n’a pas entamé la confiance des investisseurs et dans ce contexte porteur, les marchés actions ont pu continuer leur marche en avant avec des progressions à deux chiffres pour les principaux indices sur le trimestre : +10% pour le S&P500 et +13% pour l’Eurostoxx50. 
Sur les marchés obligataires, on constate une légère tension des taux d’intérêt. Sur le trimestre, le taux à 10 ans américain progresse de 30 pbs à 4.20%. Même constat en Europe avec une hausse identique du 10 ans allemand à 2.30%. Sur le marché de la dette privée, les primes de risque enregistrent une forte détente. 
Nous restons toujours avec de sérieux doutes sur la réalisation du scénario idéal joué par les marchés. Nous pensons que le retour à des rythmes d’inflation proche de 2% doit probablement passer, soit par un cadre monétaire et financier plus restrictif, soit par une entrée en récession des principales économies. L’un pouvant entraîner l’autre. Nous avons donc maintenu des stratégies prudentes avec des liquidités importantes et des titres défensifs.
Nous avons accru nos investissements sur la thématique des matières premières à la suite de la confirmation de la remontée de l’inflation aux États-Unis, ainsi qu’une amélioration de la croissance industrielle mondiale. Ceci a mécaniquement eu des effets sur les matières premières. En effet, celles-ci sont historiquement les meilleures protections contre l’inflation. La hausse de l’activité industrielle dans le monde entraîne un accroissement de la demande de matières premières, alors que pour beaucoup de matériaux, l’offre reste limitée ou stable. Ainsi, pour le pétrole, l’OPEP+ maintient ses réductions de production qui, depuis début janvier, ne sont plus compensées par la hausse du pétrole de schiste américain, le nombre de puits étant en baisse depuis fin décembre. Le pétrole a ainsi entamé une nouvelle dynamique haussière, et l’Agence Internationale de l’Énergie attend maintenant un déficit entre l’offre et la demande pour 2024, contre un surplus il y a trois mois. Nous sommes investis dans Total pour accompagner cette thématique.
Le cuivre, qui souffre d’un sous-investissement chronique des groupes miniers depuis dix ans, voit sa demande structurelle progresser sous l’effet de l’électrification du secteur énergétique et de la montée en puissance de l’Intelligence Artificielle (très énergivore). Nous attendons un doublement du prix sur les 3 prochaines années. Au-delà de ces matières premières emblématiques, 70 % des prix des matières premières sont en hausse depuis le début de l’année. 
Nous avons acheté un indice regroupant toutes les principales matières premières pour bénéficier de cette dynamique. 
Notre fonds MW Actions Europe progresse de 11,2% sur le trimestre grâce à son positionnement sur les valeurs de croissance. Le fonds MW Obligations Internationales recule de 0,2% en raison de la remontée des taux. Notre nouveau fonds MW Actions Global progresse de plus de 10% depuis sa création le 12 décembre dernier. 
Rédaction  26/04/2024
La Gestion

 

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